
La Banque internationale pour le commerce, l’épargne et le crédit (Bicec), vient de connaître un braquage tout à fait particulier. A la limite, l’on parle plutôt de la Société nationale d’investissement (Sni), comme étant la principale victime de l’affaire. En effet, une somme de près de 100 millions de francs Cfa a miraculeusement disparu du compte de la Sni à la Bicec. Dans les locaux de cette banque à Douala Bonanjo, un silence de marbre entoure ce coup, un de plus dans une banque camerounaise. Quelques employés qui s’expriment sous le couvert de l’anonymat, dissuadent plutôt le reporter de Mutations : " l’information bancaire est délicate, ne vous y aventurez pas ".
La requête aux fins de rencontrer plutôt des sources autorisées est rejetée : " on n’a rien à vous dire ". Toujours est-il que d’autres sources à la Bicec reconnaissent l’existence d’un acte d’escroquerie qui secoue la banque en ce moment.
Depuis près de deux semaines, des cadres de la Bicec ont été interpellés à Douala puis conduits à Yaoundé. Alors que leur présence était signalée du côté de la légion de gendarmerie du Centre, c’est plutôt à la compagnie de gendarmerie de Yaoundé I qu’ils ont été gardés à vue. Vendredi 31 août, un gendarme en service dans cette unité a reconnu que trois personnes au moins, tous des cadres de la Bicec, avaient été entendues dans cette unité. " Il y aura des libérations d’ici mercredi, mais d’autres suspects sont toujours recherchés ", confie-t-il, tout en affirmant que les libérations annoncées pour cette semaine étaient prévues pour vendredi dernier, avant d’être différées à la dernière minute.
Que reproche-t-on aux cadres de la Bicec déjà interpellés ? Notre source ne répond pas avec précision. Tout ce dont elle est sûre, c’est que " par exemple, le code de l’un des suspects a été utilisé à plusieurs reprises pour interroger le compte de la Sni logé à la Bicec". Autre précision, nul ne peut dire si les suspects eux-mêmes ont effectué les opérations querellées ou si les transactions mises en cause sont le fait de quelques escrocs. Un haut responsable de la gendarmerie rencontré vendredi 31 août au Secrétariat d’Etat à la défense (Sed) a révélé que le coup de vol intervenu donne des soucis aux enquêteurs. " Au-delà de cette transaction, nos services vont se pencher sur un certain nombre de documents ", a-t-il expliqué. Ces documents brandis, dont nous n’avons pu obtenir copie, portent sur des "opérations suspectes effectuées en amont et en aval ", dans deux banques commerciales de Douala. Selon ce responsable de la gendarmerie, "il est possible que ce type de coup dont la Sni vient d’être victime", soit souvent mené avec "des complicités insoupçonnées. Et d’ajouter, l’opinion sera publiquement informée au bon moment. "
No comments:
Post a Comment